Aujourd'hui, mon réveil m'a littéralement laissé tombé, c'est son métier de me réveiller mais il n'a pas voulu le faire, il a démissionné, il en avait marre que je le balance par terre, que je lui tape violemment dessus, que je retire les piles... Bref, il n'a pas sonné quoi, il ne marchait plus. Je m'étais donc levée en retard de vingt minutes par rapport à d'habitude, les cheveux en pétard, en pyjama Sponge Bob puis voilà, j'avais exactement quinze minutes pour tout faire, me coiffer, bon là douche on laisse tomber, préparer mon sac, peut-être manger, me brosser les dents et tout le tralala, seulement quinze minutes. Pas le temps de s'étirer, ou bien de bailler. Je me rendis dans la salle de bain, d'ailleurs la majeure partie du peu de temps que j'avais s'écoula dans cette pièce, brossage de dents, je me débarbouille, je me coiffe à la va vite. Je sortis toujours de cette pièce en courant et regardai l'heure, pas le temps de manger pour cette fois, au pire je m'achèterais un truc dans un distributeur ou la cafétéria. Je sortis enfin de chez moi, ne sachant en quel cours me rendre, et merde ! J'avais oublié mon emploi du temps, c'était beau tout ça, je crois que j'avais... Anglais ? Cette matière qui me paraissait si facile, étant donnée que j'étais américaine.
Beau d'être en retard le jour de la rentrée dis donc. Bon, le prochain bus venait dans vingt minutes, j'allais donc devoir courir comme une tarée, je n'aimais pas courir, je sais pas, j'ai toujours eu horreur de ça, heureusement que j'avais pas enfilé mes talons.
J'arrivai une quinzaine de minutes plus tard à l'université devant la salle mais je n'avais pas encore toqué, derrière moi, j'entendis une personne courir. Je me tournai alors, et vit tout aussi essoufflé que moi, un gars qui... Me disait vaguement quelque chose ? M'enfin, ça devait être le professeur que j'avais dû croiser une fois par hasard dehors.

- Un professeur en retard, bah bravo ! Lui lâchai-je. Puis j'entrai dans la salle m'assoir, bien sûr sans m'excuser vu que le professeur en question était entrée après moi. Son visage m'intriguait tellement, où l'avais-je vu ?

Et vous l'humour, vous connaissez ? Avais-je eu envie de lui balancer mais malheureusement j'étais déjà entrée en classe. Non mais ! En plus je n'avais fais en aucun cas preuve d'impolitesse plus que je n'avais dit que ce qui était vrai, il était un professeur arrivé en retard et il n'y a pas de quoi applaudir pour un premier jouer. Moi aussi j'étais arrivée en retard mais, ce n'était pas pareil. Qu'on me remercie déjà d'être venue ici alors qu'il y a seulement dix personnes qui se courent après dans cette salle, j'aurais pu faire comme la plupart des absents aujourd'hui, ne pas venir, ou pire ne pas me foulez ou traîner des pieds. Enfin bref, oublions cela sinon je risque de m'énerver. J'écoutai le sermon habituel qu'on avait tous eu l'habitude d'entendre les jours de rentrée, habituée à ça depuis la maternelle puis je me rendis compte que... Que ce gars, avait eu le toupet de me lancer un regard noir. Euh ? Non, mais je rêve, il est censé être mon professeur, qu'il fasse au moins des efforts pour ne pas montrer qu'il me détestait déjà ! De toute façon, c'était claire, ce type je l'aimais pas, puis j'aimais pas le fait non plus que sa tête me dise quelque chose, je le sens mal ce professeur d'anglais.
La classe entière se présenta à tour de rôle, puis se fut mon tour, pas comme si j'attendais ça, loin de là, comparé à certains qui en crevaient d'envie pour pouvoir montrer leurs accents – assez merdique excusez-moi de le dire.

- Je suis Byeol Han Ji. Je suis née à Chicago. Et je vous rassure je connais la politesse, mais merci de vous en être inquiété.

Je croisai les bras, lui rendant son regard noir et traduisant aussi un peu d'insolence, comme un petit collégien qui avait osé répondre à son professeur. Je plissai les yeux, je sentais que son visage commençait à me revenir. Puis soudainement j'eus une image dans ma tête, lui, moi, dans la même pièce, enfin plus précisément dans un bar. Que ça, juste ça... C'était déjà beaucoup. Je grimaçai rien qu'en pensant à ce qui aurait pu se passer ce jour là. Genre, lui, ce gars là, je l'ai croisé dans un bar ? Oh mon Dieu... Pourquoi ? Mais qu'est-ce que je faisais cette soirée là franchement ? Bon, du moment qu'on avait pas fricoté ensemble, tout était pour le mieux, d'ailleurs la suite, je ne voulais pas la savoir. Beurk. Ah maintenant que j'avais pensé au terme « fricoter » j'avais pleins d'images étranges dans ma tête, pourquoi étais-je aussi perverse et avais-je des idées aussi malsaines ?
- Raaah mais c'est dégoûtant ! Lâchais-je en plein milieu de l'amphi', sous les regards étonnés des autres élèves. Je crois que j'ai parlé à voix haute...