Je mens facilement, mais, malgré tout, je suis relativement honnête : si quelque chose ne me plait pas, je ne prendrais pas de pincettes pour le dire. Je suis toujours prêt à aider les gens dans le besoin.
& une réponse ici.
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Mentir... Ma vie est un mensonge, une comédie. Depuis que je suis né, je ne fais que mentir. Qui je suis ? Je suis Shin Seo Jun, je suis né le 20 juillet 1993 à Busan.
Vous savez ce qui pousse les gens à mentir ? Dans mon cas, c’était l’espoir... L’espoir d’avoir une vie meilleure. Ma mère, alcoolique, surement droguée, n’avait même plus la force de s’occuper de moi, de se souvenir de moi. Pour elle, j’étais «cet homme». Je l’acceptais plus ou moins, jusqu’à ce qu’elle me mettent dehors... Je n’avais alors que 14 ans. J’ai erré dans les rues, me demandant pourquoi.
Pourquoi ? Depuis ma naissance, la relation entre mon père et ma mère s’était dégradé. La naissance de ma petite soeur, deux ans plus tard, n’arrangea rien, au contraire... Mon père partit quelques mois plus tard, emportant ma soeur avec lui. Je ne revis ni l’un, ni l’autre et ce, malgré les tentatives de ma mère pour récupérer la garde d’In Jun. Très vite, les photos de moi avaient disparues, cédant leurs place à celle d’In Jun. Je pris conscience que ma mère me détestait, me rendant responsable de la perte de ma soeur. Je ne comptais plus, n'existait plus, une seule personne hantait son esprit, In Jun, ma soeur, que je n’avait presque pas connu... Elle se mit à boire, de plus en plus régulièrement, pouvant boire jusqu’à deux bouteille de vin par jour...
"Je vais bien"...
Mon premier mensonge. Faire semblant d’aller bien pour être heureux, pour paraitre heureux. Avoir une vie meilleure, le rêve de tout être humain. Pour l’avoir, il me suffisait de mentir...
Dans la rue, j’appris à me débrouiller seul, à survivre sans avoir besoin des autres. J’avais arrêté les cours depuis longtemps afin de m’occuper de ma mère... C’était comme ça qu’elle me remerciait... Malgré tout, je ne me plaignais jamais, continuant de marcher sans jamais pouvoir m'arrêter, regardant les petites annonces en espérant trouver un logement ou un travail. Quand, un jour, je vis dans un journal...
Casting
Recherche comédien pour figurer dans un film.
L’occasion était en or. J’avais menti toute ma vie, je pourrais surement gagner ma vie en faisant ça. Je me présenta à l’adresse indiquée. Quelle ne fut pas ma déception quand je vis le nombre de participant. Nous étions cinquante, peut-être plus... Je fis de mon mieux, même si je savais que mes chance de gagner était minimes. Malgré mes efforts, je ne fut pas retenu pour le rôle. Tant pis... Il y aura d’autre castings... Oui, j’avais l’intention de me représenter à une audition, de devenir acteur. S’il fallait réessayer mille fois, je le ferais. Je m’apprêtais à partir quand un homme m’interpella, surement âgé de plus de soixante ans.
«Monsieur»
Surpris je me retourna. J’avais déjà vu cet homme. Il était l’un des jurys du casting.
«Je vous ai vu joué, vous avez beaucoup de talent, mais vous manquez d’expérience... Je peux vous aider si vous voulez.»
L’homme me proposa gratuitement des cours de théâtre. J’accepta évidement, comment refuser ? De plus, apprenant ma situation, il me proposa de m’héberger chez lui. Il vivait dans une grande villa. Cela faisait près de deux ans que je n’avais pas dormi sous un vrai toit. En plus du théâtre, je découvris là-bas une autre passion, le piano. Dès que j’avais un peu de temps libre, j’en profitais pour caresser les touches de ce monstre grondant.
L’année qui suivit fut pleine de tristesse... Premièrement, on m'appela pour reconnaitre le corps de ma mère à la morgue. Overdose... Vers décembre, on diagnostiqua un cancer à mon mentor. Il préférait continuer de me donner des cours afin de ne pas m'inquiéter, mais je savais qu’il était mal en point. Il mourut la semaine suivante... A seulement 18 ans, je me retrouva seul avec, pour seule compagnie la douce mélodie du piano. Je mis un an à faire entièrement mon deuil.
Puis, j'intégra l'université de Jeju, comme me l'avait conseiller mon mentor juste avant de mourir.